Histoire
Où es-tu cher amour de ma vie? Vas-tu me revenir ou t'ai-je perdu à tout jamais? Simple pensée.
Tout commence à l'hôpital où Maurice et Janine attendent à l'hôpital en ce 1er Juin 1988, l'arrivée de leur deuxième enfant; moi. Où était mon cher Felipe, mon cher frère? Je ne sais pas, mes parents non plus. Ils étaient trop occupés avec leur futur enfant préféré. Ma mère en sueur et en pleurs, les veines ressortant par la douleur et un cri strident de cet être qui allait leur procurer leur plus grand bonheur, c'est comme ça que telle une diva que je débarquais à Paris. 3kg et des poussières "mais quel beau bébé" disaient les gens qui me regardaient avec des sourire à la con qui ne voulaient absolument rien dire vu qu'ils étaient faux. Personne est beau à la naissance. Je vous le dis moi.
Et on partait s'installer dans le 9e arrondissement de Paname, où l'action est la plus vive vu que nous sommes dans le coeur de la ville. On avait les moyens il est vrai, j'étais traité comme un roi à en devenir. En même temps avec un nom de famille comme le mien, je ne peux qu'être considéré comme tel. On était biens là-bas, tous les quatre. Puis on fut rapidement cinq avec l'arrivée de ma soeur Aline. Même pas un prénom de reine. Ils ne sont pas originaux. Je ne dis pas que je regrette sa venue, bien au contraire, c'est comme ma protégée, je ferais tout pour elle mais il s'avère qu'elle n'était pas non plus un cadeau. Et il y a eu Kevin... Je ne sais même pas pourquoi mes parents n'ont pas choisi un nom de roi pour ce dernier. Peut-être car ils savaient qu'il était unique en son genre? Allez savoir. Lui, il grandit tout aussi rapidement, il trainait même avec nous. Peut-être avons-nous eu une trop mauvaise influence sur lui, lorsqu'on répondait à nos parents, qu'on faisait des choses dans leur dos pour sortir dans le Quartier Latin par exemple. Mais ça ne fait rien, ce n'est plus notre problème à présent vu que nous deux, avons quitté le cocon familial.
Austin. Pire année de ma vie dans mon histoire. Le grand bordel. Ils manquaient de professeur en arts à l'université et c'est bel et bien avec mon cursus en droit et criminologie que j'ai répondu à l'appel. Avec ce que je voyais sur le terrain lors de mes stages, de l'art, croyez moi, certains tueurs n'en manquaient pas. Mais peut-être que ce n'est pas une chose à dire. J'ai eu le temps de me procurer un Drive-In qui me rapporte un revenu chaque mois, j'avais de l'argent à dépenser et je ne savais pas dans quoi, donc bon. J'ai rapidement quitté l'université car une grande histoire d'amour était née. Avec un professeur, chose qu'on ne tolère pas (mais cela ne m'empêchait pas de copuler avec des étudiants, je gardais ma place) et bien que ça dura un court temps, cette relation fut intense. Milan. A jamais dans mon coeur. Un amour qui m'a détruit. On s'est embrouillés. On s'est séparés. On s'est retrouvés mais l'homme a décidé de se tailler les veines lors d'un repas catastrophique. Urgences. Il était là sur son lit mais on l'amena pour je ne sais quelle raison à la morgue. Dans la logique des choses, cela voulait dire qu'il était mort mais j'ai dû mal à y croire même si je l'ai vu. Une vérité ou un tour de passe-passe? Je ne le saurais jamais mais je vis toujours un deuil qui peut-être n'en est pas un. Quelques temps ont passé, bien qu'étant proprio d'un fabuleux endroit, j'avais besoin de m'occuper. J'y ai rencontré un animateur radio connu et qui a bien voulu m'accepter dans son équipe, ce dernier étant parti, j'ai donc géré ma propre émission de radio. Et surtout à cette période de ma vie, je me suis vite retrouvé marier à Leevi. Un accident en soi, un peu bourré à Las Vegas. De base, il voulait juste me réconforter mais la vie en a décidé autrement. Nous ne sommes toujours pas divorcés cependant mais il s'est barré avec un escort que je m'étais déjà fait durant mon break avec Milan. Même si ça me fait un peu chier, je dois reconnaître que Leevi a bon goût pour les hommes. N'ayant plus personne, j'ai adopté une fille qui venait de perdre le dernier de ses parents. Oui je l'ai adopté comme on adopte un chien et alors? Dans tous les cas, elle est partie. Un autre abandon. Drogue. Alccol. J'ai enchaîné durant un temps avant de me rendre contre que ça ne servait à rien de s'apitoyer sur son sort.
Et maintenant? J'ai fait ce que je savais faire de mieux; fuir. J'ai décidé de voyager une fois de plus, de voir du pays, de voir des amis que j'ai perdu rapidement de vue, cherchant à tout va d'avoir des nouvelles mais ne recevant pas forcément de réponse de certains, dont mon ancienne amie, colocataire, étudiante et amante. Un vrai Don Juan n'est-ce pas? Des fêtes à gogo, parfois une pause pour faire de l'humanitaire, j'ai finalement décidé de me poser à Skëlton, une île qui m'était complètement inconnue et pourtant si près de mon pays natal. Un cabaret va bientôt ouvrir en ville, le mien, le Rosa Fyr. Il fallait bien que je trouve quelque chose d'autre à faire ayant arrêté mon émission. Là-bas j'étais plus ou moins quelqu'un mais ici, je ne suis absolument personne. Juste une personne comme une autre qui cherche à se reconstruire.