Ces derniers temps, c’est un peu le bazar dans ma tête. Tout se complique, se mélange. Je n’ai pas vu Aloïs depuis plus d’un mois et je ne sais pas si j’ai réellement envie de la revoir après notre échange de l’autre jour. J’ai peu de nouvelles de Jimmy et je ne sais pas de ce qu’il en revient de lui. Je suis perdue, dans tout ça. Alors je fais mes affaires dans mon coin, je me concentre sur Borghild et sur la rénovation du bunker. Les travaux touchent sont bientôt terminés, c’est une excellente. Encore deux bonnes semaines et je serai prête à rouvrir. Il s’en est passé beaucoup de choses depuis ce fameux soirs, maintenant que j’y pense. En un battement de cils, lui et moi nous étions retrouvés prisonniers d’un désir qu’on croyait passager. Une simple erreur de parcours. Cela ne semblait pas être le cas, finalement. On ne sait pas ce que l’on est et pour l’instant, ça semble nous satisfaire. Aujourd’hui, je suis debout plutôt de bonne heure. Hier soir, Jimmy m’a proposé une sortie en mer sur le nouveau voilier qu’il vient d’acquérir. J’ai été particulièrement surprise de cette demande. Ce n’est pas le style de rendez-vous qu’on se donne. Certainement pas en journée, ni même ailleurs que chez moi ou chez lui. On évite la vue de quiconque, tout simplement. J’ai hésité un moment. J’avais encore la haine à cause de cette histoire avec Aloïs et de ce qu’il s’était passé entre eux. Aussi parce pour la simple bonne raison de pourquoi en mer ? J’allais lui poser la question de vive voix parce que j’avais accepter, malgré l’amertume encore bien présente. Après une bonne douche, j’enfile une tenue bien différente de celle qui peut connaître de moi. Une jean sombre, un pull de cachemire et une paire de derbies en cuir feront parfaitement l’affaire. J’ai laissé mes cheveux libres et ce manteau cache-coeur me tient chaud d’un vent vraiment frais qui s’insinuer partout. Sac en bandoulière sur l’épaule, j’y suis aller à pied. Le port n’est pas si loin de chez moi. J’évolue doucement sur les pontons de bois, cherchant son bateau des yeux. J’étais certaine qu’il était déjà dessus. Je l’imaginais impatient de rejoindre les flots et voguer à quatre vents. Finalement, je le vois sur son bateau. J’esquisse un léger sourire avant de redevenir sérieuse. Je ne pense pas qu’il m’ait encore vu. Devant son voilier, depuis la berge, je m’adresse à lui. « Alors tu as prévu de me couler ? »Pour pouvoir tranquillement aller t’amuser avec Aloïs ? Oh, doucement. Pas trop vite, je calme le pitbull en moi. J’ai la mine indescriptible, bien que ça crépite en moi comme un brasier fourni. Je glisse les mains dans les poches de mon jean en attendant qu’il m’invite à monter à bord. Après tout, je peux encore faire demi-tour. Mes pieds ne me le permettent pas, étrange sensation. Je sens pointer les ennuis et ça ne plaît absolument pas. Comme si ce n’était déjà pas assez charger ces derniers temps.
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Jimmy McLeòid
Mer 10 Juil - 19:12
J’avais acheté un voilier. Allez pas m’demander pourquoi j’en avais toujours eu envie. Alors quand il fut au port, le temps de traverser jusqu’à Hilmar, je le laissais là et j’en profitais pour demander à Freja de me rejoindre. C’était peut-être con mais depuis notre discussion sur une sorte d’exclusivité j’avais pas vraiment repris contact avec elle. J’sais pas pourquoi. La peur peut-être. L’angoisse d’avoir cette image de couple dont je ne voulais pas. Il y avait quelque chose entre nous que je n’expliquais pas et qui au fond, me dérangeais. On passait du bon temps mais pour le moment j’avais envie de prendre mes distances. Pourtant je lui demandais à elle de venir quand j’aurais pu inviter quelqu’un d’autre. Y avait du vent mais à force de travailler et de bouger partout j’avais enlevé mon t-shirt. J’étais comme un gosse sur mon voilier. Un putain de rêve que j’avais concrétiser. Un petit plaisir que je n’avais partagé à personne. Pas même à Kristen. Je m’affairais à mes cordages quand une voix reconnaissable entre toutes me fit tourner la tête. Je poussais un rire dans un souffle avant de m’avancer vers elle, toujours sur le ponton de mon navire.
Et toi de jouer l’espionne Russe ? Elle était habillée tout comme. Je la désignais du menton. Elle avait un drôle de comportement pour une gonzesse que j’allais emmener sur un voilier. Des règles ? Son truc des trompes ? Je désignais le pont. Grimpe. Je lui tendais la main et une fois grimpé je filais vers la cabine, j’avalais une bonne grogée de Whisky. Tu veux boire quoi ?
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Freja E. Iversen
► ADMIN ◄ BELLADONNA, THE POISON
Mer 10 Juil - 22:34
Il était encore tôt. Le lever aux aurores, ce n’est pas un problème pour moi. C’est juste qu’il faisait plutôt frais à cette heure et je m’étais juste habillée en conséquence, tout simplement. Je cherchais Jimmy du regard en évoluant de ponton en ponton. Je savais que j’allais te trouver fou comme un gamin qui teste son nouveau jouet. Ils sont comme ça, les hommes. Si ça pouvait lui permettre d’être de bonne humeur, ça ne serait pas plus mal. Ou alors c’est moi qui ait encore tous les événements des semaines passées en travers de la gorge ? Ça, c’est bien possible. Je sors de mes pensées en le voyant enfin, torse nu à s’occuper de grandes cordes non loin du bastingage de son voilier. Comment il fait, bordel ? Je caille, clairement. Je l’entends glousser à mes paroles alors que je croise son regard. Je vais jouer les espionnes selon ses dires. Je fronce légèrement les sourcils en me regardant avant de reporter mon attention vers lui. « J’ai froid, c’est tout. » dis-je en croisant les bras. Le temps allait sûrement se lever, j’avais quelque chose de moins chaud dans mon sac, au cas où, mais il ne le savait pas. J’esquisse un léger sourire et hausse les épaules. Il me fait signe de monter avant me tendre la main. Je la regarde une seconde avant de la saisir, le temps de monter à bord. « Merci. » soufflais-je doucement avant qu’il ne s’éloigne. J’avance tranquillement, regardant tout autour de moi. Je ne m’y connaissais pas vraiment en voilier. Je faisais plutôt dans le yacht de luxe, quand je maquillais encore les plus grands. Le voilier, ça avait le charme de l’authentique. L’un comme l’autre a ses avantages. J’arrive à sa hauteur quand il me demande ce que je veux boire. J’arrive devant lui en laissant ouvrir mon manteau, lui prenant son verre des mains. Je le vide d’un trait, mes yeux plongés dans les siens. « La fin de ton verre. » dis-je, la mine triomphante en lui rendant son verre vide. J’espère que ça allait calmer toute l’amertume que j’avais envers lui. Sûrement, l’alcool semble toujours tout apaisé. Qu’un temps, du moins. Les cheveux dans le vents, une question me brûlait les lèvres mais je voulais attendre un peu. Je détourne le regard vers le large, vers l’horizon où le soleil commençait à monter dans le ciel. « Alors, tu l’as depuis quand, ta merveille ? » Je ne savais pas qu’il savait les piloter. J’ai bien conscience qu’il me laisser entrevoir un pan de sa vie en me faisant venir ici, c’est ce qui était vraiment incompréhensible. « Tu vas vraiment m’emmener faire un tour en mer ? » J’ai les yeux qui pétillent presque, malgré le fait que j’essaie de le cacher. Si c’est le cas, j’ai vraiment hâte. Le seule regret, c’est que nous sommes en mer du Nord et que l’eau doit être vraiment froide. C’est rien, les cheveux aux vents à contempler l’étendue bleutée, ça me va parfaitement.
Mer 10 Juil - 16:41
