Histoire
Un lecteur vit un millier de vies avant de mourir. Celui qui ne lit pas n'en vit qu'une. George R. R. Martin
Originaire de Nottingham, mes parents avaient tout de même pris la décision de venir s'installer à Skëlton, une île calme à côté de notre pays natal. J'avais alors 10 ans. Nous avons toujours été dans le quartier d'Holmgeir sans que je ne sache réellement pourquoi, mes parents étant pourtant au courant de la situation. Mon père vécu de nombreuses bagarres contre les Hilmar ou même contre les Alwin. Il n'était pas rare de le voir recouvert de sang en rentrant tard le soir. J'entendais souvent ma mère pleurer et se disputer avec mon géniteur, comprenant en écoutant à travers les murs qu'elle s'était faite violer un soir où elle se promenait seule dans les rues. Elle décéda quelques années après. Un suicide. Événement qui bouleversa notre vie. J'avais à peine 15 ans. Mon père continua à se défendre de l'autorité portée par les Hilmar sur Holmgeir et plus je grandissais, plus je le voyais comme un guerrier, un héros, voulant me battre avec lui pour changer le monde. 5 ans après l'incident, je le rejoignis. Je revois encore le sourire fier de mon père quand je lui ai dit que je venais officiellement me battre à ses côtés mais je le vis aussi s'effacer le jour où on m'a embarqué pour m'amener à St. Dårskap. 24 ans bordel. Qui étais-je pour mériter ça?
Ce calvaire dura 8 ans bien que j'aurais pu sortir avant. Mes tentatives avec mes deux confrères échouèrent à chaque fois jusqu'au jour où nous avons réussi à berner les gardes. 8 ans perdus mais enrichissant à la fois, les livres m'accompagnant durant ces longues années. Je savais très bien ce que j'allais faire à ma sortie, idéalisant ce moment à chaque fois que je me trouvais pénard sur mon lit. Tous les jours n'étaient pas roses bien entendu. On nous forçait à avaler des médicaments alors que nous n'en avions pas réellement besoin. Les tentatives de recherches soi-disant médicales, nous ont laissé des marques profondes dans le corps, nous ayant même encré d'un numéro comme des bêtes. Je ne veux conter d'autres histoires à ce sujet, préférant laisser ça derrière moi dès à présent.
Mon père mourut durant un hiver de ce que j'ai entendu. De l'alcool dans le sang, le type titubant n'a pas pu contrôler ses mouvements et s'est fait poignardé en plein Holmgeir, les coupables s'étant enfuis en laissant le corps tel quel. C'était une nuit enneigée, lorsqu'on l'emmena, la trace de son corps était encore présente et avait pris une couleur cramoisie.
Mais la rébellion continue malgré que je me sois plus ou moins rangé, ayant eu ma place dans la bibliothèque d'Ingeborg il y a maintenant un an de ça. C'est en secret que je tente de trouver le plan parfait pour les faire tomber, tentant de me lier avec les Borghild et les Wilhjelm qui semblent ma foi, du même avis.