Histoire
"A qui la faute? Je suis l'un et l'autre. Double je."Chistophe Willem rpz
Des railleries. "
Comment une aussi belle femme peut-elle avoir épousé un mec comme lui?" que disent ses hommes à mon sujet en venant déambuler dans ce café littéraire à Ingeborg. C'est aussi ce à quoi mon mari aurait répondu : "
Les apaches ont toujours sabré les greluches de bonne famille." et ils se seraient mis à s'esclaffer d'un rire gras comme tous les hommes l'auraient fait. Jamais, je me doute bien, il ne leur aurait parlé des sacrifices que j'ai fait pour lui. Comme il me l'aurait bien fait remarqué : "
Tu crois vraiment qu'ils auraient été scotchés si je leur avais jacté de ton diplôme de médecine? Les bergères c'est fait pour rester à la baraque. C'est déjà pas mal que je te laisse bosser dans un bistrot, tu crois pas?" et ce à quoi j'aurais lâché un long soupir de désespoir mais il aurait surenchéri. "
Ma douce, c'est grâce à moi que cette piaule tient encore debout et..." et en coeur je l'aurais suivi en ajoutant : "
C'est moi l'homme de cette bicoque, c'est à moi de veiller sur toi et de ramener le pognon. Toi tu ne fais que le raquer, tu devrais t'en réjouir." puis je lui aurais lâché mon plus grand sourire bien que timide et surtout agacé mais rien d'assez reconnaissable pour qu'il n'y prête une once d'attention.
Mon mari, lui, s'occupe simplement des patients du couvent de Skëlton bien que je sache pertinemment ce qu'il y fait réellement. Des expériences, pratique encore la torture sur les gens qu'ils gardent dans leurs "cachots". Je ne suis pas dupe bien qu'il me croit douce et innocente. J'ai le temps d'imaginer durant son absence ce qu'il entreprend pour les affaires des Hilmar, des disparitions de corps, de fausses analyses pour ne pas semer le doute auprès des habitants de cette île. Il a beau tout gardé pour lui, je sais bien en revenant tard le soir que ses yeux ont vu des choses que je n'aimerais voir pour rien au monde, que son ouïe est presque souillée par les cris d'hystérie et de douleur de ses patients.
Je le sais pour une seule et bonne raison; c'est que lui et moi, nous sommes la même personne. Docteur Arthur Miller de 10 à 17h. La belle et douce Aloïs de 18 à 22h. Personne ne s'est douté de la supercherie, Marc ayant bien spécifié que s'ils voulaient des rendez-vous, sa femme Aloïs lui servait de secrétaire et qu'elle leur trouverait un créneau. Une bague autour de mon annulaire gauche qui ne me quitte jamais, souvenir bien gardé de ma mère que j'ai temps aimé, une casquette revêtue chaque jour sur ma crinière dissimulée, un costume sombre qui me donne une apparence squelettique vu la carrure que j'ai, j'ai beau être "maigrichon" à leurs yeux, je n'en reste pas moins coriace. Puis le temps de passer à la maison, j'enfile une jolie robe fleurie, des cheveux crêpés et un simple trait d'eyeliner qui s'efface rapidement en un coup de coton.
Cela dure depuis maintenant près de 3 ans, ayant été en formation jusqu'à maintenant, année où j'ai fini mes études et ai décroché le job que je guettais tant.